Construire sa caselle, dernière partie!

 

    Deux années se sont écoulées et la grosse difficulté aura été de trouver les lauzes pour commencer la dernière partie, la construction de la toiture en encorbellement.. Je ne souhaitait pas avoir recours à des taillées neuves car n'étant pas produites localement (le prix d'achat était aussi souvent très élevé!), et de plus, le projet était de faire avec de l'existant recyclé 🙂. J'ai donc investigué longtemps, car tout ce que je pouvais trouver les gens ne souhaitait pas s'en séparer, au cas où..

    C'est grace à une annonce que j'ai enfin pu récupérer de belles pierres; après avoir calculé qu'il me faudrait à peu près 3m³, quatre voyages furent nécessaires; plus d'une tonne la palette, il faut s'organiser pour charger avec une simple remorque! La phase finale pouvait maintenant commencer😅.

    Construire une structure autoportée en pierre exige beaucoup de rigueur et de patience; il faut la décomposer en deux, voire trois parties:

                    - la voûte en elle même, composée de lauzes plates ajustées et montées avec un léger déport vers l'intérieur. 

                    - le parement extérieur réalisé avec les plus belles.

                    - et entre les deux une zone où plus ou moins de pierres se chevauchent et se calent pour créer la bonne stabilité de la voûte.

    La pose de la première rangée est très importante car elle détermine le montage des suivantes; il faut caler avec un léger angle de belles grandes lauzes à l'extérieur en utilisant de la fourrure. L'ensemble doit être le plus "jointé" possible pour une bonne assise. (Ne pas négliger aussi celles à l'intérieur pour la voûte car là aussi la stabilité est primordiale et tout ajustement futur sera impossible). Toujours faire se chevaucher les pierres déterminera la meilleure stucture! 

    

    

    

    Il faut ensuite commencer à déterminer l'angle de la toiture, c'est le montage de la rangée suivante qui le fait; toujours bien faire se chevaucher les lauzes extérieures pour une bonne cohésion. 

 Commencer aussi à décaler de quelques centimètres celles de l'intérieur, c'est le poids des futures rangées qui les empêcheront de basculer. C'est ce que l'on appelle une construction "en tas de charge",  illustré ci-dessous:

                          

Vue de deux rangées encorbelées.

    La suite du travail n'est qu'une répétition de cette technique en veillant à ce que l'ensemble reste bien concentrique; on peut à l'aide d'un long pieu ériger au centre de l'édifice et de cordeaux, s'assurer du respect des bonnes proportions lors de la création des nouvelles rangées:

                

Exemple de montage trouvé sur forum

 J'ai préféré ne pas utiliser un tel dispositif car la gêne    occasionnée dans la Caselle au bout d'un certain temps est importante pour monter les dernières rangées dans de bonnes conditions (la présence de l'escabeau est très utile!).

Avancée de la voûte lors du montage

Avancée de la voûte lors du montage

    La pose d'une fenêtre/pigeonnier sur l'avant de la cazelle ajoute à l'esthétique de l'ensemble et ne nécessite pas de difficulté particulière; il faut faire attention dans ce cas là, à ne pas déstructurer la voûte, car cela créé une légère faiblesse à cet endroit (création d'un espace).

La fin approche!!

    

    La pose des dernières rangées ne posant pas de difficulté particulière, c'est avec sérénité que s'achève le chantier; la pose de l'épis de faitage venant ponctuer "traditionnellement" l'édifice (une belle pierre joliment  percée😃).

    J'ai respecté un aspect rustique de la couverture pour une parfaite intégration avec le bâti, en utilisant des lauzes irrégulières issues d'une ancienne grange. Le résultat final donne un cachet tout à fait acceptable.

😄Fin...